Il fut un temps ou j’aurais fait n’importe quoi pour avoir un travail glamour – j’ai voulu être rédactrice des pages beauté d’un magazine féminin, photographe (un court temps en 5eme), maquilleuse professionnelle, avocate internationale (même si ca n’existe pas comme métier), pédégette, présentatrice télé… le tout à divers moments de ma vie, et pas dans l’ordre.
Une petite partie de moi rêve encore d’une carrière glamour, un truc oú on m’admirerait pour ce que j’ai accompli professionnellement, mais aujourd’hui je pense surtout à ce que ça impliquerait d’atteindre ces ambitions. Je pense à l’argent que je devrais investir en fringues, aux régimes continus, aux séances d’abdos fessiers obligatoires, aux réunions qui durent jusque tard dans la nuit, aux obligations d’aller a des trucs de boulot le weekend, au blackberry que je devrais avoir sur moi pour aller faire pipi… Et pas dans l’ordre non plus, mais ca me refroidit radicalement.
Ensuite mon réveil sonne, j’appuie 15 fois sur snooze, je finis par m’extraire de mon confortable plumard pour aller prendre ma douche dans une baignoire écaillée, avec un robinet d’eau chaude qui ne contrôle pas son propre débit et avec lequel je m’ébouillante chaque matin. Je cours prendre le bus pour aller travailler dans une entreprise ou je remarque tous les jour que les toilettes sont du même acabit que les toilettes publiques les plus proches et oú les couloirs ne sont pas sans rappeler « Goodbye Lenin ». J’essaie de ne pas voir les costumes gris et les mines blanchâtres des personnes qui travaillent dans l’open space et je m’installe devant mon écran XXL pour réfléchir a comment je pourrais bien leur parler, a ces gentilles personnes de polyester vêtues.
Londres c’est glamour mais pas toujours. Le bus c’est carrément pas glamour du tout d’ailleurs. Je nourris mon esprit de routine et j’attends que l’inspiration me frappe et me dise ce que je fais là – ou l’endroit où je devrais aller. J’aime tellement mes weekends, mes soirées mais vu ce que j’en fais, il serait peut être temps de songer de nouveau a une carrière plus glamour, a une vie sociale plus fun. Y’a pas vraiment de juste milieu on dirait… Londres, Londres, tu avais promis des choses plus fantasques que ces petits ingénieurs taciturnes, et ma patience a des limites… tu vas finir par me faire regretter Lille !
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